Celebration du solstice d'hiver

Ayant rencontré au lendemain de mon arrivée à Santa Cruz, deux autres voyageurs, Marie et Renaud, souhaitant également quitter la ville, je me suis joins à eux pour partager un taxi collectif en direction du village de Samaipata à deux heures trente de Santa Cruz.

Petit village tranquille situé sur les contreforts de la Cordillera Orientale, Samaipata est surtout connu pour sa proximité avec le Parc naturel Amboro, Vallegrande, ville où fût exposé le corps du Che avant son inhumation, ainsi que le site pré-inca d’El Fuerte.

C’est justement ce site que je souhaitais rejoindre pour assister durant la nuit du 20 au 21 juin au passage au solstice d’hiver ainsi qu’au Nouvel An Aymara.

Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le site d’El Fuerte occupe le sommet d’une colline dominant un paysage spectaculaire de montagnes verdoyantes et de zones accidentées marquant la transition entre les Andes et les plaines de l’Est. Attirant les adeptes du New Age du monde entier, El Fuerte reste encore aujourd’hui un mystère pour les historiens et archéologues, en particulier quant à sa fonction.

Les premiers conquérants pensaient que le site avait servi de poste défensif, d’où son nom espagnol signifiant « le fort ». Le naturaliste français Alcide d’Obigny pensait lui que les bassins et canaux parallèles creusés dans le roc avaient servi au lavage de l’or. Quant à l’anthropologue allemand Leo Pucher, il décrivit le site comme un ancien temple dédié au culte du serpent et du jaguar.

Après deux journées tranquilles au sein du village, me voici donc partie sur le site le soir du 20 juin, accompagnée de Marie, Renaud, Nadia, Nicolas et les autres routards présents à l’auberge pour la célébration du solstice d’hiver et du nouvel an Aymara (Machaj Mara).

Nous avions entendu beaucoup de choses sur cette célébration avant de partir…chants, danses, cérémonies, sacrifice de lamas mais ne savions pas vraiment à quoi nous attendre.

Au final, nous avons passé la nuit entiere sur le site…participant aux festivités avec les habitants du village et tous les hippies argentins, chiliens et européens vivant dans la région, goûtant aux mets et alcools locaux, dont le décoiffant Singani, mâchant la coca (oui, je m’y suis mise et vis moi aussi avec ma boule de coca au creux de la joue), assistant aux chants et danses traditionnelles, dansant jusqu’à l’aube, assistant aux cérémonies du lever du soleil et au sacrifice de lama au petit matin…avant de rentrer vers neuf heure à l’auberge tout de même bien épuisés.

Ci-dessous quelques images…