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Rencontres du bout du monde
14 juin 2011

Au fond des mines de Potosi

Après Uyuni, j’ai rejoins avec Maik, l’un de mes acolytes du trek dans le Sud Lipez, la ville de Potosi.

Ville la plus haute du monde, culminant à 4070 m d’altitude, Potosi est particulièrement connue pour ses mines d’argent et son histoire particulièrement riche.

Fondée en 1545 par les espagnols, au moment de la découverte de l’argent extrait du Cerro Rico, mont dominant la ville, l’histoire de Potosi est entièrement liée à ce précieux minerai…des années d’opulence pendant laquelle la cité devint la plus grande et la plus riche des Amériques…au déclin lorsque l’argent commença à s’épuiser au début du XIXème siècle.

Evoquer aujourd’hui Potosi, c’est évoquer ses mines d’argent et autres minerais et les conditions abominables dans lesquelles travaillent encore les mineurs.

A l’époque des conquistadors, le travail dans les mines provoqua tant de morts, par accident ou par suite de silicose que les espagnols firent venir des milliers d’esclaves africains pour pallier la pénurie de main d’œuvre.

Durant les trois siècles que dura la période coloniale, 8 millions d’indiens et d’africains périrent dans des conditions atroces.

Aujourd’hui, les mineurs organisés en coopératives travaillent au fond de la mine 8 à 10h par jour, 6 jours par semaine et toute l’année pour récolter argent, mais également étain, zinc et plomb dans des conditions inchangées depuis l’empire colonial.

Exposés à toutes sortes de produits chimiques et de gazs nocifs, ils meurent habituellement de silicose après 10 à 15 ans passés dans la mine.

 

La visite d’une des mines du Cerro Rico, organisée par les coopératives elles-mêmes et guidée par d’anciens mineurs fût pour moi une expérience éprouvante et très marquante.

Après avoir revêtit l’équipement nécessaire…bottes, pantalon, veste, casque et lampe, acheté dynamite et feuilles de coca en vue de les offrir aux mineurs, la visite commence par un passage à la raffinerie. Puis, c’est l’entrée dans la mine…plus de deux heures dans le noir, parcourant les galeries étroites et boueuses, parfois à quatre pattes lorsque murs et plafonds se rétrécissent, à travers les 1er, 2ème, puis 3ème niveaux, s’enfonçant de plus en plus sous terre, le souffle court par l’effort réalisé en altitude et par l’air saturé en poussières et en gazs…poussières de silice, gaz arsénique, vapeurs d’acétylène, dépôts d’amiante, dérivés de la combustion d’acétylène et de la détonation d’explosifs…

Sur le passage, nous croisons de nombreux mineurs au travail, pioche ou bâton de dynamite à la main, ou en repos, boule de coca dans le creux de la joue, avec lesquels nous pouvons échanger quelques mots sur leurs vies et conditions de travail.

Beaucoup exercent ce métier en famille et depuis des générations. Cependant, la plupart affirment ne pas souhaiter que leurs enfants reprennent le flambeau, mais plutôt continuer ce travail, qui leur permet de gagner plus ici qu’un médecin, ingénieur ou avocat, pour payer des études à leurs enfants.

Je ne vous dis rien des conditions de sécurité quasiment inexistante…les plafonds des galeries soutenus par quelques planches de bois, les murs et le sol tremblant par quelques explosions de dynamite ayant lieu dans une galerie proche, les gazs circulant dans des tuyaux d’un autre âge.

Je vous avoue avoir été extrêmement soulagée lorsque j’aperçue le rayon de lumière indiquant la sortie de cet enfer sous terre.

 

Ci-dessous quelques images...la raffinerie, la mine, les mineurs...

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Et puisque qu’en dehors de ses mines, Potosi est une ville magnifique…quelques images de la ville au coucher du soleil.

 

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Commentaires
V
Il faut le voir pour le croire !!!<br /> Ca doit être choquant de voir de ses propres yeux !!
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