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Rencontres du bout du monde
4 mai 2011

Les premiers habitants de ces terres reculées

Actuellement plongée dans la lecture de « Los indios del ultimo confin » de Thomas Bridges, missionnaire anglican et premier européen à s’établir en Terre de feu, à l’endroit qui allait devenir plus tard Ushuaia…je voulais vous dire quelques mots sur ces premiers habitants de la Terre de feu et de la région des Magallanes, aujourd’hui complètement disparus.

Avant l’arrivée des premiers conquistadors, colons et missionnaires, vivaient sur ces terres, îles et canaux alentours, les fueginos. Quatre groupes existaient alors, les Onas (ou Selk’nam) au centre et nord de l’île, les Tehuelches (ou Aonikenk), les Yamanas (ou Yaganes) sur les côtes des canaux et îles du sud et les Alakalufs (ou Kaweskar) au Sud est.

Chasseurs-cueilleurs, les Onas et Tehuelches subsistaient essentiellement grâce à la chasse des guanacos qu’ils mangeaient et dont ils portaient les peaux. Les Yamanas et Alakalufs, communément appelés « peuples des canoës » vivaient, quant à eux, de poissons, crustacés, phoques et autres mammifères marins.

Afin de supporter le froid et l’humidité de cette région hostile, ces peuples enduisaient leurs corps de graisse animale de guanacos ou de phoques, portaient la peau de ces animaux et maintenaient des feux constamment entretenus.

Ce sont ces feux, notamment ceux que les Yamanas allumaient sur leurs canoës et visibles depuis l’océan, qui inspirèrent aux européens le nom de « Terre de feu » pour cette région.

Riches d’une culture faite d’un système de croyances complexes, de mythes, légendes et cérémonies diverses, ces peuples n’en furent pas moins totalement méprisés et considérés comme des sauvages primitifs par les européens et colons arrivant sur l’île. Exterminations, maladies, déculturation s’en suivirent et décimèrent très vite la population.

A partir de 1880, les propriétaires terriens d’estancias principalement d’origine britannique, commencèrent la colonisation des terres Onas. Celles-ci, auparavant libres pour ces chasseurs nomades, furent en grande partie clôturées pour le développement de l’élevage d’ovins et bovidés. Beaucoup d’indiens brisèrent ces clôtures en vue de continuer à chasser librement. Ce fût le prétexte au démarrage d’un génocide longtemps ignoré par l’histoire national, les colons recevant notamment l’appui des troupes régulières de l’armée argentine et n’hésitant pas à engager des tueurs à gage pour exterminer ces peuples.

Les missionnaires recueillant les survivants de ces massacres, contribuèrent au déclin définitif de la population…par la transmission des maladies importées d’Europe, mais aussi par l’isolement, la déculturation, la coupure des liens sociaux, familiaux et culturels provoqués par la vie qu’on leur imposait alors.

 

En 1974, mourut Angela Loij, considérée comme l’une des dernières Onas.

 

guerriers_onas

 

femmes_yamanas

 

Jeune_yamana

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Commentaires
M
Alakalufs? devant une tchlos par Jean Jacques André Le Veau (1729-1780). ref. Le Veau Dir. TII Pl.7 "Vue des indiens de la terre de Feu dans leur huttes"
F
Bises Steph!!
E
Merci Steph c'est super intéressant....<br /> continue comme ça! <br /> on voit à travers tes récits et photos que tu te fais plaisir, c'est vraiment génial;<br /> gros bisous, ELise
Rencontres du bout du monde
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